
* Life of fir tree *
(Vie de sapin)
Un jour, j'ai été coupé. Comme ça ! Hop !
Pourquoi ? Pourquoi a-t-il fallu m'arracher à ma vie ?
J'ai dû quitter tout le monde. Enfin, je ne suis pas le seul à avoir été coupé. C'est déjà ça.
Maintenant, je suis dans un magasin. Un petit magasin. Les gens me regardent, m'examinent et vérifient mon prix. Puis ils s'en vont et ne m'achètent pas. Parfois des enfants pleurent car leurs parents ne veulent pas m'acheter...
Et puis, je suis le seul sapin non vendu. Suis-je laid ?
Oui, je dois être laid car les gens me montre du doigt et font la grimace. Je préfère dormir. Au moins, je ne les verrais pas...
Mais... où suis-je ? La température diffère complétement du magasin dans lequel j'étais. Ici, il fait chaud et ça sent bon.
Que... qu'est-ce que j'ai sur moi ? C'est lourd ! Des guirlandes et des décorations ! Mais c'est bien sûr ! Je suis un sapin de Noël !
Oh ! Je n'avais pas remarqué ! Un enfant joue devant moi !Comme il est mignon...
Ah ! Deux adultes viennent vers moi. Enfin vers leur enfant. Ils lui disent d'aller se coucher, je crois. L'enfant obéit. Il doit avoir envie d'être sage juste avant Noël. Oh... que j'ai sommeil...
Quand je me réveille, un chant de Noël me parvient.
* We wish you a merry Christmas
We wish you a merry Christmas
Wewish you a merry Christmas
And a happy New Year
Glad tidings I bring
To you and your kin
Glad tidings for Christmas
And a happy New Year *
Que c'est beau ! Je voudrais applaudir, mais je ne peux pas...
Des cadeaux de toutes les couleurs jonchent le sol devant moi. L'enfant d'hier en saisit un et déchire son emballage. Il en sort une marionnette d'ours. Il rayonne de joie. Les cadeaux se suivent. L'enfant a l'air comblé.
Ils s'en vont prendre leur petit déjeuner.
Je n'ai pas assez dormi cette nuit... je vais faire un petit somme...
Je me réveille. Il fait froid. Comme le magasin. Mais ! Je suis dans le magasin !Ce n'était qu'un rêve ?
Un homme me porte dans une brouette. Une trainée d'aiguilles nous précède.
L'homme ouvre le grand hangar dans lequel le magasin stocke tout. Sauf que je reste pas dans le hangar. L'homme me trimballe jusqu'à une camionnette et me monte à l'intérieur. Hé ! Mais je ne veux pas y aller ! Il y fait encore plus froid !
L'homme n'a pas l'air de m'entendre... Il prend le volant et conduit jusqu'à une sorte de décharge végétale. Il m'y laisse et s'en va. Que vais-je faire ? Il fait froid et je préfèrerais retourner dans la maison de mon rêve...
Oh oui ! Je veux y retourner !
Tous les jours, oui, tous les jours, je fait le même rêve. Ce si beau rêve. Cela me convient parfaitement.